let it happen / diego

show me the scary parts

01. Les mauvaises langues diront que c’est un fils à papa. Parce que son père était, au-delà de Mexico, scénographe de cinéma, de théâtre et d’opéra. Parce que c’est lui qui l’a, une nouvelle fois, emmené à travers le pays pour parcourir les différents castings. L’histoire ne raconte pas comment le décès de sa mère a dévasté son père de la pire manière lorsqu’il avait seulement deux ans, comment ils se sont reconstruits tous les deux à travers cette passion qu’ils partageait pour le cinéma. C’était pas aussi simple de s’appeler Luna, pas au Mexique. Parce qu’on attendait trop du rejeton, parce que c’était déjà une fleur qu’on lui faisait, Diego, il pesait pas très lourd dans la balance à sept ans, il essayait juste de faire bonne figure pour faire plaisir. 02. Peut-être que c’était à cause de ces tournages incessants ou peut-être qu’il n’aimait simplement pas l’école élémentaire. Toujours est-il que le petit Diego n’a jamais brillé de par ses notes en arithmétique. Il était plutôt de ces garçons turbulents mais sympathiques au corps enseignant de par sa bonne humeur communicative mais il a abandonné, finalement, la faute à ses cernes qui se creusaient sur son joli minois à force de suivre son père comme son ombre. 03. Il ne s’est pas fait un plaisir à enchaîner les telenovelas pour le petit écran mais faut croire qu’à force, le public s’est habitué à sa dégaine de premier de la classe. Ça lui a ouvert la porte à un nombre inconsidéré de nanars cette fois-ci au cinéma, alors il a accepté à contre-cœur Diego, parce que c’était toujours mieux que la télé et qu’il avait à cœur de payer lui-même son appartement sans quémander un supplément à son père. Des histoires de vampires, des suites invraisemblables et encore d’autres courts métrages étudiants -l’occasion de prouver à tout le monde qu’il valait mieux- que ce pourquoi on l’appelait la plupart du temps. Quand il a rencontré Gael, sur le tournage de Y tu mamá también, Diego avait déjà le vent au poupe sans forcément savoir, qu’il venait de signer un film qui, pour une fois, passerait la frontière pour se faire un nom de l’autre côté du Rio Grande et qu’il venait, de l’autre côté, d’embrasser le frère qu’il n’avait jamais eu face caméra pour mimer un plan à trois. 04. En 2008, alors qu’il garde cette image de gentil fêtard auprès du public et des paparazzis, il annonce son mariage surprise avec la chanteuse italienne Camila Sodi, mais comme pour toute dolce vita, l’amour ne dure pas au-delà de cinq ans et il divorce en 2013. Depuis, il est de ces chiens errants qui peinent à s’étreindre le lendemain. Parce que son mariage, il a pourri jusqu’à la moelle à Diego, jusqu’à la haine et le divorce-bombe à clous. Jusqu’à les gosses, deux enfants, pour qui il aimerait être plus présent mais qu’il peine à avoir plus de deux jours d’affilé. 05. Bien que les paparazzis puisent l'agacer, il est de ceux qui s'en amusent et qui en jouent bien qu'il préfère sa tranquillité relative aux bruits des flashs colorés- encore plus quand il s'accorde des vacances- et encore plus quand il impose sa petite notoriété à son rencard du soir.